
Notre première rencontre et entretien se trouvent à 20mn de Turrialba, caché entre des champs et la forêt tropicale.
La finca (ou « domaine » en espagnol) fait référence à une parcelle agricole avec une ferme et/ou maison. Le plus souvent, ces domaines sont adjacents à une forêt et à une plantation. Vous voilà renseignés.
Celle dans laquelle nous sommes allés remplie tous les critères. La Finca Monte Claro est tenue par Marie-Anaïs Beuchet. Cette femme, sa vision de la vie, ses ambitions et réalisations méritent à elles seules un récit tout entier.
Durant nos trois jours là-bas, nous logions dans la maison des invités. Un havre de paix dans un environnement idyllique.
Marie costarico-française, a choisi de donner un axe au développement de sa finca. Celui-ci se divise en deux domaines : L’agriculture et le tourisme.

La Finca du bonheur
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S’étendant sur 350 hectares, le domaine agricole produit du sucre de canne ainsi que du café ; biologique pour une partie.
La récolte de café est envoyée et transformée au sein d’une coopérative gérée par Marie : Cette association de petits producteurs locaux mutualise le café mais aussi le cacao. Lorsque ces deux produits ne sont pas issus de l’agriculture biologique ( organico en espagnol), ils proviennent d’une agriculture raisonnée et durable (sostenible).
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Le développement de la finca se base aussi sur le tourisme. Ces derniers peuvent être reçus dans des « Eco decks » (ou éco lodge, « est un toit, une surface vaste et ouverte, qui permet depuis son lit, caché sous la couette, d’observer la nuit enveloppante et sa forêt », le tout sans électricité) avec une vue sur la vallée ou bien dans la guest house, maison familiale avec trois chambres. Vous l’aurez compris le mot d’ordre est donc qualité et non quantité.
Il est proposé à ces visiteurs de quelques jours, une balade à cheval dans les champs de canne à sucre, de café mais aussi et surtout de la forêt intacte et tropicale du domaine.
Derrière ces excursions se cache une réelle volonté de sensibiliser les visiteurs aux projets écologiques en cours.
Marie et sa finca ont su diversifier les projets afin de s’atteler à la protection de la biodiversité sous tous les angles.
En agriculture par exemple ; en plus d’orienter au maximum la production de café vers le bio, la coopérative utilise la technique du bio-mimétisme.
N’étant pas qualifié comme un type d’agriculture, le bio-mimétisme est une démarche sur l’observation et l’imitation des écosystèmes naturels dans le but de construire des agrosystèmes productifs et durables. Concrètement, cela revient à maintenir la fertilité des sols grâce à un couvert végétal permanent. En ne labourant pas le sol, les matières organiques (champignons, minéraux) conservent leurs interactions.
Un autre grand principe repose sur la coopération des plantes entre elles afin de se protéger du soleil, des champignons, bactéries et insectes… C’est le cas dans les champs de café où des arbres mi-hauts garantissent un minimum d’ombre dans la journée. Ces pratiques ont pour conséquence une plus grande résistance des caféiers mais aussi une multiplication par deux de la durée de vie des plants. (Passant de 20 à 40 ans).
Dernier exemple, lors d’une balade à cheval, vous pourrez traverser une zone de reforestation. Consistant à replanter des plants d’arbres sur un terrain déboisé, la finca Monte Claro mise sur la restauration de l’écosystème forestier. À long terme cela permet d’envisager le retour d’espèces d’oiseaux et de mammifères sur le domaine.

Fondée sur des ambitions positives et durables, Marie tente avec ses moyens de promouvoir une vision plus responsable dans notre rapport avec la nature. Ce constat engageant doit néanmoins être contrasté par la fragile autonomie financière de la finca.
Cette réalité pèse sur les actions de cette dernière. Mieux que mes mots, Marie a su nous expliquer tout cela à l’occasion d’un échange filmé avec elle. À suivre.